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deuxième journée de travail - Littérarisation(s)

Après une première journée de travail qui s’est tenue en mars à l’université de Bourgogne, cette journée organisée à l’UVSQ au sein du laboratoire DYPAC poursuit le travail entamé sous la forme de présentations de dossiers problématisés suivies de temps de discussion.

le 5 juillet 2022

 le mardi 5 juillet 2022, de 10h00 à 18h00
Salle 526 47 Bd Vauban, 78280 Guyancourt et en visioconférence 

« Telle serait même une définition possible de la littérature à ce moment de son histoire, une définition par défaut qui rendrait compte du processus de constitution de l’objet qu’on cherche à définir (on le sait, le terme de littérature ne commence à être employé dans le sens qui nous est familier que dans le second tiers du XVIIIe siècle) : elle pourrait être l’ensemble des productions scripturaires qui ne peuvent être identifiées à une discipline de savoir s’incarnant dans un lieu fixe, un corps (l’Université par exemple) ou un statut social juridiquement codifié. […] Au fond, « la » littérature n’est alors que l’espace mouvant d’une littérarisation. » (Christian Jouhaud, Pouvoirs de la littérature. Histoire d’un paradoxe, Paris, Gallimard, « Nrf Essais », 2000, p. 21).
Ce projet consiste en l’exploration de processus de classement des écrits qui, dans des configurations sociales données, aboutissent à leur qualification comme « littéraire ». Ces processus, que l’on choisit de désigner sous le nom de « littérarisation », commencent à se devenir particulièrement identifiables avec le développement d’un marché de la nouveauté imprimé en français, à partir de la seconde moitié du XVIe siècle. On observe alors la prolifération de discours qui s’autonomisent, comme l’a montré C. Jouhaud, des lieux, corps et institutions auxquels se rattachait traditionnellement la production des discours. Ces processus engagent de multiples acteurs sociaux impliqués dans la production de discours et de livres : auteurs, éditeurs/imprimeurs, patrons et mécènes, critiques et lecteurs, etc. Leur étude demande de s’inscrire dans un long terme, qui permet d’analyser les modes de classement, déclassement ou revalorisation des productions dites littéraires de leur première publication à nos jours.
Sans vouloir fixer a priori une définition stable du mot « littérarisation », on cherchera à analyser des procédés d’inscription des écrits dans la littérature et la manière dont cette catégorisation détermine leurs modes d’existence sociale et les usages qui en sont fait, leur circulation, leur transmission, ainsi que leur intégration dans un certain type de patrimoine, à la fois matériel (des collections, des bibliothèques…) et symbolique. On voudrait ainsi faire apparaître les gestes de catégorisation et de différenciation qui ont participé à l’institution de « la » littérature à part d’autres genres d’écriture et les processus sociaux spécifiques que cela engendre. Il ne s’agit pas de dire qu’il
y a des textes qui sont de la littérature et d’autres pas, mais bien de se pencher sur les opérations de valorisation des écrits et des auteurs que produisent la possibilité, et le fait, d’en désigner certains comme « littéraires ».
La notion de « littérarisation » est à ce titre un outil permettant de réfléchir sur l’institution de la valeur des discours dans différentes configurations sociales. Le projet n’interdit nullement de travailler des objets très inscrits dans le patrimoine littérature aussi bien que sur des écrits moins légitimes, mais permet de revenir sur des récits canoniques d’apparition de la littérature et d’interroger les temporalités cumulatives de la production de ce patrimoine.
Le déroulement du projet prend la forme d’un cycle de journées de travail exploratoires (ouvertes au public sur inscription).

Programme

Ouverture de la journée à 10h

  • Mathilde Bombart (UVSQ, DYPAC) et Laurence Giavarini (université de Bourgogne) : synthèse de la précédente journée et introduction

Matinée :

  • Juliette Deloye (université de Strasbourg) : « Saint-Simon et les archives diplomatiques »
  • Dinah Ribard (EHESS), « Un terrain pour observer la littérarisation : les pratiques poétiques »

Déjeuner sur place

Après-midi :

  • Audrey Duru (université d’Amiens) : « Le procès en imposture, instrument de littérarisation. L'affaire Pierre Paschal (seconde moitié du XVIe siècle-premier XVIIe siècle) »
  • Nicolas Schapira (université de Nanterre) : « Ecritures du contrôle de l'imprimé et littérarisation »

Fin de la journée prévue vers 17h30/18h

Autres participants confirmés : Fanny Boutinet (université de Lyon 3/université de Picardie), Clément Duyck (univ. Paris Est-Créteil), Flavie Kerautret (lycée Gustave Eiffel, université de Nanterre), Maxime Martignon (univ. de Nanterre/Musée du Quai Branly), Caroline Mogenet (UVSQ, DYPAC), Marine Roussillon (université d’Artois), Lucie Rousseau (université de Bourgogne)
 

Informations complémentaires

Accès
1) Sur place : bâtiment Vauban (bât. A), 47 bvd Vauban, Guyancourt, salle 526 (5e étage, accessible par escalier ou ascenseur à gauche en entrant dans le bâtiment)
Plan et détails en suivant ce lien : Guyancourt (campus Vauban),
Le site est accessible notamment par la gare de Saint-Quentin en Yvelines (RER C, Trains U et L). Compter 45-50 min de Paris Centre, puis 10 min de marche.
2) En ligne : un lien Zoom sera envoyé à ceux qui en feront la demande à mathilde.bombart@uvsq.fr

Contact :
Mathilde Bombart :